Jeudi 21 janvier 1915
Toujours la pluie, les Bôches non contents nous arrosent encore (pas mal) et nous embêtent. Ils en veulent après nous, et nous restons abrités dans notre tranchée.

Toujours la pluie, les Bôches non contents nous arrosent encore (pas mal) et nous embêtent. Ils en veulent après nous, et nous restons abrités dans notre tranchée.
Réveil à 7 heures. Après avoir bu le jus promenade dans les allées de notre villa beau séjour et notre bosquet des « balles perdues ».
Nous tirons le soir vers 4 heures, mais des obus tombent en avant de la batterie et sous le ravin, sans blesser personne. Cette batterie nous répond.
Pas de changement, toujours à la même position. Il pleut, et le manteau blanc fait place à une mer de boue.
Lecture près du poêle au fond de notre tranchée.
Le sol est couvert d’un manteau blanc, les Bôches ne sont pas aussi sages que d’ordinaire. C’est sans doute l’effet de la neige. Il neige toute la journée, et nous restons dans la tranchée à regarder les flocons blancs tomber.
Le soir nous tirons 24 —- »par 6 fauchez double ».
Après le jus, je vais pour la 1° fois aux tranchées d’infanterie (317°) rendre visite au maréchal des logis CORNAIRE. J’y vois les boulevards JOFFRE, les boulevards extérieurs etc… Je retourne à la batterie enchanté de mon petit voyage dans la cité souterraine.
Le soir nous tirons quelques obus et entendons le RIMAILHO. Il fait un froid sec, veillée habituelle dans la tranchée près du poêle qui souffle et l’on s’endort dans la paille.
Temps sombre et vent toute la journée avec pluie. Pas de changement et nous passons notre journée dans la tranchée.
Rien à signaler.
Bonne journée et journée de repos que je passe à WARSY.
Je m’en vais trouver ma tranchée où l’on ecoute le vent siffler au dehors (je vois RIMAILHO)
Toujours à WARSY, et installation d’un poste avec camarade GRANGENEUVE je monte jusqu’à la batterie. Retour à WARSY où nous sommes salués par un obus qui vient tomber un peu en avant de l’échelon (parc).
Je reste à WARSY et continuation de l’installation. Le soir retour à ERCHES, il pleut, sale temps.
Au café, monologues et chansons de quelques camarades, et repos dans un lit de paille.
Journée bien remplie. Départ à 8 heures de la position de la batterie pour SAULCHOY, ensuite ERCHES et WARSY où nous arrivons vers 3 heures. Continuation du travail, et bon lit dans la paille.